Quel est le profil recherché pour rejoindre l’ENA?

Il est compréhensible que dans le contexte d’une vive recherche de premier emploi, ou tout simplement d’un emploi dans le service public, le concours de l’ENA rencontre énormément de succès. Cependant, cela ne fera pas oublier que ce concours est avant tout un recrutement, avec des critères de sélection directement rattachés aux exigences des postes administratifs devant être pourvus.

Comme pour tout recrutement, il y a donc  un profil de candidat qui est recherché à l’ouverture du concours de l’ENA, et non pas seulement une main d’œuvre prise au hasard. Tout le monde peut bien entendu participer, mais la logique voudrait que seuls les profils correspondants au besoin actuel de l’administration soient retenus.

La question reste donc pour chacun de se demander s’il correspond au profil attendu, et encore s’il est fait pour rejoindre l’administration sénégalaise telle qu’elle se présente aujourd’hui.

 

Quel est le profil recherché pour l’ENA?

Tout comme une annonce d’offres d’emploi change d’une mission à l’autre, les attentes en matière d’administration changent suivant la politique administrative préalablement définie.

Au mois d’Avril dernier s’est tenu le forum national de l’administration, durant lequel le Président de la République Macky Sall a fait une allocation décrivant ce que devait être la nouvelle administration. Il va sans dire que la nouvelle recrue devant prendre fonction dans le service public, doit également être à l’image du profil administratif dépeint dans cette allocution.

Aussi, à la question « Suis-je ou ne suis-je pas fait pour l’Ecole Nationale d’Administration ? Et par suite, pour l’administration publique ?», il revient à chacun de prendre connaissance du nouveau profil général recherché afin de trouver des éléments de réponse.

 

Allocution du chef de l’Etat au forum national de l’administration du 09 avril 2016.

Mesdames, Messieurs,

On dit, avec raison d’ailleurs, que l’administration est le point cardinal de toutes les politiques de développement.

Celui duquel partent toutes les dynamiques et celui vers lequel évidemment elles aboutissent.

Je me suis forgé cette conviction en sillonnant le territoire national dans ses coins et recoins, pour aller à la rencontre des populations, dont les besoins immenses et divers convergent tous vers une aspiration commune et légitime : le bien-être.

Assurer et améliorer le bien – être équitable de toutes les couches de la population, telle est la vocation de l’Etat, incarnée par l’Administration. Voilà donc qui me fonde, aujourd’hui, à partager avec vous, ici à Diamniadio, ville symbole du Sénégal du futur, tout l’intérêt que je porte à cette rencontre entre l’exécutif et son bras séculier.

De plus, l’évocation du centre qui nous accueille porte le nom d’un fonctionnaire émérite qui a marqué l’administration sénégalaise par sa compétence, sa rigueur et son sens de l’Etat. Je veux nommer le Président Abdou DIOUF.

C’est pourquoi, je ne peux m’empêcher de vous témoigner tout mon plaisir de me retrouver ici, accompagné du Gouvernement et entouré de tous ceux-là qui, dans leur posture d’agents publics, ont fait le serment de se mettre au service exclusif de l’Etat.

C’est pourquoi, je ne peux, m’empêcher aussi de rappeler la riche histoire de notre Administration façonnée depuis la période coloniale et qui nous vaut un Etat stable et solide porté par une administration de qualité.

Mesdames, Messieurs,

En initiant ainsi cette rencontre, inédite, parce qu’elle porte la marque de mon ambition pour une administration rénovée, je n’ai fait que prendre la pleine mesure de l’irrévocable nécessité d’un dialogue fécond, direct, loyal, prospectif et constructif entre le Chef de l’Etat et ses missi dominici, autrement dit entre le Président de la République et ses missionnaires au service de la République que vous êtes.

Il ne pouvait en être autrement, car ce n’est qu’autour de la vérité et de la franchise, que s’engagent les ruptures nécessaires dans toute organisation. Ce n’est qu’avec la vérité et la franchise, drapées dans un courage résolu, que l’on vainc les hésitations, et les résistances.

Dès lors, c’est le lieu et le moment de rappeler les valeurs qui doivent toujours vous guider dans vos rapports avec l’Etat et les usagers du service public.

Les agents de l’Etat doivent adopter le culte du résultat, et cultiver d’avantage, la probité, la loyauté, l’humilité, le respect et la courtoisie. L’Administration doit être au service des usagers par sa proximité, sa simplicité, sa disponibilité, sa célérité, la lisibilité et l’efficacité de son action.

Madame, Messieurs,

Au-delà de ces vertus, l’administration est tenue de s’adapter aux exigences citoyennes.

S’adapter pour être une Administration de développement, afin de mieux assumer son rôle de locomotive, vecteur de compétitivité et de performance. C’est la raison pour laquelle, je tiens à ce que notre Administration occupe toute sa place dans l’instauration d’un environnement propice à la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE).

Le PSE ouvre une perspective de réformes et d’innovations pour consolider la stabilité institutionnelle, la durabilité des performances macroéconomiques, et un climat des affaires favorable à l’investissement et au développement du secteur privé.

Il me faut rappeler que le PSE a pour ambition de promouvoir une croissance économique forte et inclusive, par une meilleure répartition des richesses nationales et une plus grande protection des couches vulnérables.

C’est dans cette optique que j’ai engagé le Gouvernement à accorder une priorité absolue à la modernisation générale de l’Administration.

Mesdames, Messieurs,

Avec la révision de la Constitution, la réforme foncière et l’Acte III de la Décentralisation, qui consacre la territorialisation des politiques publiques, la modernisation de l’Administration constitue le quatrième pilier du socle des réformes majeures que j’ai initiées.

Cela, d’autant plus vrai que la sphère publique s’est élargie au fil des années. Elle s’est diversifiée. Elle est devenue complexe, notamment, par les missions, les statuts et les objectifs des entités qui la composent.

En outre, les principes intangibles du Service public – que sont l’égalité, la continuité et la mutabilité – ont connu un regain d’intérêt avec la consolidation de nos acquis démocratiques, l’ancrage des mécanismes de bonne gouvernance qui induisent un contrôle citoyen plus accru de l’action publique.

Au constat, notre Administration est, à bien des égards, obligée d’apporter les changements nécessaires aux fins d’actualiser son organisation, ses méthodes et ses procédures.

Le film documentaire que nous venons de suivre, ainsi que le rapport de l’étude diagnostique sur le Service public et les résultats de l’enquête de satisfaction des usagers, dont j’ai pris connaissance, confirment avec pertinence cette situation.

C’est dire que, malgré les avancées significatives, nous ne devons plus faire les choses comme avant.

Voilà qui fonde l’impérieuse nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre un nouveau modèle d’administration publique, gage de notre performance et de notre compétitivité.

Mesdames, Messieurs,

Changer pour le meilleur, c’est la finalité de l’exercice spécial qui nous réunit ici.

Conservons donc ce qui marche et améliorons ce qui doit l’être. Mais osons surtout changer ce qui ralentit notre marche vers le progrès.

Vous devez, dès lors, restaurer, renforcer et redynamiser les capacités stratégiques et opérationnelles de notre Administration.

Il vous faut également engager la refondation des structures, des procédures et du management des ressources humaines de l’Administration.

Telle doit être la nouvelle posture de l’administration dans notre dynamique d’émergence.

Bien entendu, elle exige un nouvel état d’esprit réformateur dans l’exercice de la fonction publique, la déconcentration des responsabilités, la rénovation de vos relations avec le bien public.

Cette posture, Mesdames, Messieurs, je vous invite à l’assumer, pleinement et avec enthousiasme.

Mesdames, Messieurs,

J’imagine vos interrogations : comment y parvenir ?

D’abord, par votre propre relation au travail, à la rigueur, à l’assiduité et à la ponctualité.

Ensuite, par votre aptitude à vous approprier les meilleures pratiques et les outils de la modernité, à savoir :

  • l’information adéquate des usagers ;
  • la dématérialisation des procédures administratives ;
  • la modernisation du système d’archivage et de conservation des données ;
  • la généralisation des contrats d’objectifs et de performances ;
  • et la mutualisation des ressources pour une action publique efficiente.

Je sais que des réformes importantes ont été déjà engagées dans ces domaines, mais il nous faut aller plus loin.

Enfin, par la reddition des comptes. Une obligation primordiale.

En définitive, un service de qualité n’est assuré que si les ressources humaines sont engagées et motivées parce que mises dans des conditions de compétition et de performance.

Je reste, de surcroît, convaincu de la nécessité d’encourager davantage les agents publics à cultiver le sens de l’Etat et du mérite, valoriser les ressources humaines de notre administration et sa bonne réputation sur le plan international.

Mesdames, Messieurs,

L’Etat, dans notre société, demeure le recours des populations.

C’est pourquoi, tout doit être fait afin que les offres et les demandes de service public convergent vers une satisfaction mutuelle de l’usager, du contribuable et de l’agent public ; ce qui appelle une rénovation continue du service public pour consolider un Etat performant.

C’est pourquoi, Servir l’Etat demeure un sacerdoce.

Servir conformément à l’engagement qui vous lie à l’Etat, c’est ce qui est attendu de chacun de vous.

Je n’ignore pas que vous vous y attelez avec professionnalisme, dévouement et passion.

La Nation fonde beaucoup d’espoir en notre Administration, à laquelle je renouvelle ma confiance et lui adresse mes félicitations et encouragements.

C’est dans ce sillage que j’attends le plan d’actions prioritaires que vous me proposerez, en vue de moderniser notre appareil administratif et améliore la qualité du service public, en vue de consolider notre dynamique d’émergence.

En félicitant Monsieur le Premier Ministre et Madame le Ministre chargé du Renouveau du Service public pour l’organisation de cette importante rencontre, je déclare ouvert le Forum National de l’Administration et vous remercie de votre aimable attention.

Source de l’allocation : www.gouv.sn

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