Comment pallier le manque de stages au Sénégal?

Il existe un certain nombre d’offres (demandes de main d’oeuvre) sur le marché de l’emploi au Sénégal, qui sont faciles à retrouver en ligne sur AMNAJOB ou tout autre site spécialisé. Mais pour ce qui est des offres de stages, elles sont quant à elles de plus en plus rares voir quasi inexistantes par rapport à la demande croissante.

 

Pourquoi ce manque de stage?

On pourrait avancer plusieurs hypothèses pour tenter de donner un éclairage: ces hypothèses allant d’une possible baisse des propositions de stages de la part des entreprises de grande, moyenne ou de petite taille (pour raisons économique et/ou structurelles), à une éventuelle absence de diffusion massive (en ligne ou ailleurs) des offres de stages à l’endroit du grand public. Quoiqu’il en soit, le stage, moyen traditionnel pour une première acquisition de compétence et d’expérience pour l’étudiant, est devenu difficile d’accès au Sénégal. L’offre est nettement supérieure à la demande.

 

Manque de stage (expérience professionnelle) et manque de qualification; un rapport de cause à effet?

Sans expérience professionnelle, mais avec seulement des connaissances théoriques jamais mises en application dans une certaine mesure, il n’est pas alors surprenant que la question du manque de qualification de nombreux diplômés se pose à l’heure actuelle. “L’expérience fait la différence” est une expression vraie, ne serait-ce que lorsqu’il s’agit d’être apte à mener à bien un travail ou à fournir un service de professionnel, de “connaisseur”, et non plus beaucoup trop amateur.

Un savoir-faire effectif nécessite donc un minimum de pratique et le nécessitera  toujours sans aucun doute. Sans stage (ni premier-emploi, ni première pratique, ni premier contact avec le monde du travail), il n’y a donc pas d’expérience professionnelle possible pour l’apprenant. D’ailleurs, même un apprenant ayant déjà quelque connaissance en la mati ère sera parfois privilégié lors du recrutement en stage, par rapport à un autre qui serait un parfait néophyte. L’ étau se resserre, rendant l’acquisition de stage encore plus difficile.

Mais quoique le chercheur d’emploi, diplômé sans expérience professionnelle, ne connaisse en priorité que le stage pour passer de l’apprentissage à la professionnalisation, il n’en reste pas moins qu’il y a bien d’autres moyens pour s’en sortir professionnellement avec ou sans stage préalable. L’entreprise étant légitimement libre de recruter ou non, de diffuser ses opportunités ou non, car étant au fait de ses besoins propres, il reste à l’ étudiant et aussi sans doute à ses formateurs de rechercher à se qualifier sur le marché de l’emploi.

Ainsi, même si la problématique “comment trouver un stage au Sénégal?” reste toujours d’actualité, il est sans doute temps de penser à des alternatives valables et de valeur remarquable.

 

Des moyens pour pallier le manque d’offres de stages

Des alternatives existent pour ceux dont la recherche de stage n’aboutit toujours pas.

  • La candidature spontanée

Elle est toujours d’actualité et peut s’avérer efficaces car, en effet si certaines entreprises ne prennent pas le temps de faire connaître leur besoins en main d’oeuvre, cela n’exclut pas qu’elles puissent en ressentir le besoin.

  • Le premier emploi “proche” ou “pas du tout proche” de son domaine de prédilection

Ce n’est pas forcément parce que l’on a étudié la Gestion des Administrations, par exemple, que l’on trouvera forcément un poste en stage ou en CDD directement rattaché à la finance. Il peut exister à contrario des postes accessibles et qui ne soient pas forcément ce que le chercheur d’emploi espérait. On donnera l’exemple d’un chercheur d’emploi diplômé en Gestion, qui occupera avec le plus grand sérieux un poste d’enseignant de Mathématiques dans un Lycée, en attendant de trouver le poste rêvé. Aussi, ce ne sera en aucun cas du temps perdu, car il aura acquis des qualités de travailleurs, une certaine capacité d’organisation ainsi qu’une occupation rémunératrice.

Un jeune comptable de formation pourra tout aussi commencer par se tourner vers des m étiers proches: agent de caisse, guichetier, rédacteur en finance, enseignant, commerçant (métier pour inclure déjà la tenue de compte). Cela sera tout à son avantage, et servira à rendre plu cohérent son CV.

  • Les petits boulots pour “apprendre à travailler correctement”

Les opportunité de travail sous forme de “petits boulots honnêtes” existent. Elles peuvent se trouver à l’université, dans le quartier, ou partout ailleurs.

Bien sûr, il y a des moments o ๠il est nettement préférable de se concentrer sur ses études plutôt que de chercher à travailler, mais certains ont les capacités de le faire, ou peuvent trouver du temps libre à un moment de leur vie étudiante. Dans tous les cas, ne surtout pas mépriser les petits boulots honnêtes non susceptibles de freiner les études .

  • L’apprentissage supplémentaire pour acquérir de très bonnes prédispositions

La question que bon nombre de chercheurs d’emploi devraient sans doute se poser avant même de commencer leurs recherches est la suivante: Qu’est-ce que je sais faire concrètement?

Si la réponse est totalement négative, c’est qu’il y a un apprentissage supplémentaire, utile et nécessaire à faire. C’est apprentissage très pratique peut être soit payant soit se faire en auto-apprentissage.

Par exemple, est-ce convenable qu’il y ait des prétendants à l’emploi dans le secteur tertiaire qui ne sachent pas manier, sans forcément être un expert, mais au minimum le logiciel de traitement de texte Word? Savoir utiliser Word devrait être une base dans l’acquisition des connaissances pratiques, et dans l’ état actuel des choses.

Ce qui est préférable, serait de commencer à acquérir des connaissances pratiques avant même de finir ses études théoriques. A défaut, il est aussi possible de se positionner dès le départ et directement pour des études plus pratiques.

  • L’auto-emploi ou le fait de se recruter soi-même

On ne parlera pas de l’auto-emploi sans préciser qu’il nécessite quelque pré-requis dont le principal est d’avoir au moins une expérience professionnelle (acquise au cours d’un premier emploi, d’une formation très pratique, ou d’un “boulots-tremplin”). un auto-employeur, c’est donc y faire quelque peu dans le domaine dans lequel il s’engage, et pour lequel il a un minimum de connaissance et d’intérêt.

  • Ne pas se presser

Ne pas se presser, ne pas devenir avide, ne pas se laisser aller à la “jalousie”, à la frénésie, sont également autant de qualité pour aider un chercheur d’emploi débrouillard à aller de l’avant, peut être lentement mais quand même sûrement.

Enfin, si aucun stage n’est disponible, l’alternative qui s’offre aux jeunes et aux chômeurs serait, pour les uns, d’apprendre à faire quelque chose; et pour les autres, de savoir saisir les bonnes opportunités qui leur correspondent le mieux; et parfois l’auto-emploi.

 

Ne ratez plus rien des ACTUS et NEWS sur AMNAJOB ! Abonnez-vous à la newsletter :